Introduction à l'association lors de la présentation du 6 juin 2009
Par Mee Ja Pachot


Par mon parcours, j'ai été sensibilisée par le bien-être de l'enfant.
Je n'avais pas les aptitudes pour réussir à l'école, il m'a fallu apprendre un métier. J'ai été alors poussée, un peu, par mes parents vers la puériculture. Ma première approche de l'enfant, en babysitting, en tant que fille au pair, ne m'avait pas amené à une réflexion sur la manière de s'en occuper.

Et voilà qu'un jour, lors d'un cours à l'école, on nous a fait visionner deux émissions: l'une sur Françoise Dolto - «l'enfant est une personne» - et l'autre sur «L'institution Lóczy».
Ce fut pour moi une révélation.
A partir de ce jour, ma manière de côtoyer les enfants, tous les enfants, a complètement changé. Ces deux émissions ont été déterminantes:
Je reconnaissais les enfants comme humains, comme doués d'une personnalité propre.

Cela peux vous paraître absurde mais je pense qu'à des niveaux différents, nous, adultes, avons perdu contact avec notre enfant intérieur. A des niveaux différents, par notre propre histoire, nous nous sommes dits qu'être enfant ce n'était pas bien et qu'il fallait oublier au plus vite cette dimension. Qu'il n'y avait que le monde de l'adulte qui était intéressant à vivre.
Et pourtant je n'ai pas eu une enfance plus difficile que d'autres. Mais malgré tout, j'ai réalisé qu'enfant nous n'avions pas beaucoup le droit d'être entendus. Le droit d'avoir nos propres sentiments, notre propre personnalité. Et que l'adulte est tout puissant.

Cela ne me paraît finalement pas étonnant car le monde, notre monde d'adultes, est un monde contrôlé par des personnes qui ne recherchent que la puissance et l'argent.
Je constate par l'histoire, qu'un pays a de l'influence s'il est le plus fort, et c'est celui-ci qui dominera les autres.
A tous les niveaux (continents, pays, sociétés, religions, classes sociales, au sein de la famille, ou individuel), nous recherchons à dominer les plus faibles.
Nous avons un lourd héritage collectif et culturel de dominants et de dominés.

Pour sortir de ce rapport de force, nous avons un gros travail à faire, car cet héritage collectif et personnel pèse lourd sur nos épaules. Nous avons à apprendre, chacun à des niveaux différents, à être guidés par notre cœur, à faire parler notre enfant intérieur et le guider par l'Amour maternel et paternel.
Il m'aura fallut devenir mère pour comprendre toute la dimension de la beauté de mon métier et son importance.

Car ceux qui sont en bas de l'échelle, exceptés la nature et les animaux, ce sont nos enfants: les plus faibles et les plus vulnérable face à notre toute puissance.
Et c'est ceux sur lesquels nous faisons hélas peser cette lourde hérédité collective et personnelle.

Cet enfant qui ne demande qu'à Aimer, nous nous acharnons à ne pas le reconnaître comme un être humain. Nous ne lui reconnaissons pas autant de droits, et de respect, que pour nous adultes.
Cet enfant innocent est à notre merci, par notre force physique et psychique.
Il est considéré par notre société comme n'étant pas du tout rentable.

Et pourtant je pense que les consciences s'éveillent et veulent changer les regards.
Nous avons un travail primordial à faire pour l'avenir de notre société. Si nous voulons qu'il n'y ait plus de guerres, quelles qu'elles soient. Si nous voulons que le mot «Respect» ne soit pas un simple mot; que le mot Amour ait ses vrai lettres de noblesse, c'est par nous adultes que cela pourra changer.

Mon souhait le plus cher actuellement c'est de faire prendre conscience de l'importance de l'éducation de l'enfant. Je voudrais que les Assistantes Maternelles, les éducateurs et les nounous, soient reconnus, tout d'abord par eux-mêmes, mais aussi par la société, pour l'importance de leur métier.

Et pour cela je pense que l'on doit se former.
Chercher, chercher comment aider l'enfant à grandir sans le blesser (ou du moins blesser le moins possible son âme, sa psyché). Comment l'accompagner pour qu'il puisse s'épanouir tel la fleur au soleil, sans le dominer.

J'aimerai aussi, par les cours que l'association vous propose, arriver à vous faire sentir votre métier comme un des plus importants, l'apprécier et l'aimer, même si notre gouvernement ne la pas encore reconnu.

C'est de nous, adultes responsables, que viendront les changements. Ces transformations feront changer les consciences un jour.
Vous aider à mettre en pratique ce que de grands professionnel de la petite enfance, premiers pionniers de notre siècle, ont découvert grâce à leur réflexion et leur intelligence de cœur.
Pour n'en citer que quelques-uns: Emmi Pickler, Françoise Dolto, Maria Montessori et A.S Neil, ...

J'espère arriver à vous transmettre cette Joie, cette Espérance, ce Respect de notre métier pour que vous donniez le meilleur de vous même aux enfants qui vous sont confiés.

Je vous propose différentes matières qui me semblent importantes pour mieux comprendre l'enfant, pour que votre regard s'ouvre et change en côtoyant les enfants, et que tout votre travail soit basé sur des connaissances mais aussi sur une observations et une écoute. J'ai choisi ses matières qui aident à la reconnaissance de l'enfant dans son individualité personnelle.

Votre travail n'est pas toujours facile, car vous êtes souvent seule à gérer les difficultés rencontrées dans vos journées, mais il peut être tellement gratifiant lorsque vous pouvez constater que l'enfant dont vous avez la charge est lui-même, et donc heureux.

Pour y arriver, il me reste un point difficile à dire, car je rejoins ce que Maria Montessori soulignait sur l'importance de se remettre en question, de se reconnaître le plus possible pour prendre conscience de ses propres faiblesses et de ses propres qualités.

C'est pourquoi je vous propose une reconnaissance par une Charte qui serait une ligne de conduite, un but à atteindre.
C'est aussi une garantie envers les parents qui confient ce qu'ils ont de plus précieux.

Pour celles qui aimeraient avoir cette agrégation, l'association vous engagera dans une participation active (formations, tables rondes de réflexions, visites à domiciles)

Mee-Ja Pachot
Présidente de l'association